«Quand j’interviens avec les dirigeants de notre filiale américaine, on a l’impression que les patrons ce sont eux ! ».
Oui : impacter en anglais reste quelque chose de très compliqué pour un Français. 
Que ce soit dans nos formations à la prise de parole en public ou dans nos parcours de talent management pour dirigeants, les retours sont toujours les mêmes : il est très difficile « d’exister » en anglais dans des meetings internationaux.
Récemment nous avons organisé plusieurs séminaires dirigeants pour des publics « mixtes » français/internationaux avec une langue de travail en anglais pour tous. 
 
Et à chaque fois le même constat : 90% des prises de paroles spontanées (Q&A, restitutions d’ateliers) ont été faites par des internationaux.
Les Français sont restés muets.
 
Je pense qu’il y a 2 types de causes. 
1) Les structurelles :
-Le niveau d’enseignement des langues étrangères dans le système scolaire français (là on enfonce un peu des portes ouvertes, mais forcément ça joue) ;
-L’exposition plus systématique à la prise de parole dès le plus jeune âge dans le système anglo-saxon. Là aussi le constat fait consensus… mais il n’y a pas de gros changement à l’horizon.
2) Les individuelles (et là il y a des solutions)
Nous devons arrêter de vouloir PARLER anglais. Il faut IMPACTER en anglais. 
Qu’est ce que ça change ?
Tout. 
On se moque de votre maîtrise du preterit, des verbes irréguliers et de votre score TOEIC. 
Pour impacter en anglais, il faut miser sur d’autres atouts : l’énergie, le sourire, la conviction, la gestuelle. 
Une audience internationale se laissera beaucoup plus embarquer par un speaker français au globish standard et à l’accent périgourdin qui parle avec ses tripes, qu’un bon élève concentré sur sa grammaire et ses accents toniques.
Libérez vous mentalement du syndrome du bon élève : c’est une intervention en anglais. 
Pas un oral d’anglais.
Une cliente a pris un job auprès d’un boss australien. Et c’est le premier conseil qu’il lui a donné : je me fiche que tu fasses des fautes. Mais je veux de la conviction dans tes interventions.
Comment y arriver ?
Il y a un ingrédient secret.
RALENTIR SON DEBIT
Arrêtez de vouloir parler aussi vite an anglais que dans votre langue maternelle.
Pourquoi ?
Vous êtes droitiers ?
Ecrivez votre nom, prénom, adresse et date de naissance de la main gauche à votre vitesse d’écriture habituelle.
C’est lisible ?
Non.
Refaites le en écrivant plus lentement --> c’est mieux.
Impacter en anglais c’est pareil.
Cela implique de redonner un temps d’avance à votre cerveau qui n’a pas l’habitude de réfléchir/traduire à cette vitesse.
Et s’il vous faut un dernier déclic, voici l’intro que j’utilise à chaque fois que je dois monter sur scène pour donner une conférence en anglais :
« Mon anglais n’est peut-être pas parfait. Mais on va être obligé de s’en contenter puisque visiblement vous êtes pires que moi en langue étrangère et vous ne parlez même pas français ».
Ca libère ;)